Parentalité et professionnels de santé : l'enquête de la MNH et Odoxa dresse un constat plutôt sombre

Publié en avril 2024

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L'institut Odoxa a réalisé, à la demande de la MNH une enquête sur la parentalité des professionnels de santé, regroupant sous ce vocable tous les soignants, médicaux et non-médicaux.

Si 9 agents sur 10 sont parents, que 62% des agents sont des femmes ainsi que 70% des jeunes médecins, on comprend l'enjeu de cette thématique.

L'enquête est intéressante en ce qu'elle compare un échantillon représentatif de la population et des professionnels de santé. Une restitution des travaux a été faite le 10 avril, en présence de Floriane Rivière, directrice générale du CHRU de Tours, Barbara Robert, vice-présidente de l’Association française des directeurs des soins, Guillaume Bailly, président de l’Intersyndicale nationale des internes, Jean-Bernard Castet, directeur général adjoint affaires publiques & santé de la MNH, et Gaël Sliman, président d’Odoxa ("Enquête sur la parentalité des professionnels de santé : quel levier d’attractivité pour l’hôpital ?", disponible sur acteurs publics tv). Stanislas Guerini n'a pu être présent mais a communiqué via une petite capsule vidéo par laquelle il a renouvelé son attention portée au sujet. L'on rappellera qu'une expérimentation d'un temps partiel annualisé pour tous les agents publics a été lancée par le décret n°2020-467 du 22 avril 2020  applicable aux demandes présentées jusqu'au 30 juin 2022. L'idée était d'autoriser les agents publics élevant un enfant de moins de trois ans à cumuler la période non travaillée de leur temps partiel annualisé sur une durée limitée dans le temps, à l'issue de leur congé de maternité, d'adoption ou de paternité et d'accueil de l'enfant. Une évaluation du dispositif devait être réalisée avant son terme et présentée au Conseil commun de la fonction publique et au Conseil supérieur des personnels médicaux, odontologistes et pharmaceutiques des établissements publics de santé. Plus récemment, une charte nationale de soutien à la parentalité est détaillée par arrêté du 9 mars 2022 et repose sur huit principes directeurs.

Reporter le projet d'enfant, voire envisager de changer de métier, frein à la carrière, évolution (contrainte pour beaucoup) des horaires de travail, contraintes financières, modes de garde, ressenti, autant de thématiques abordées autour de cette table ronde qui a pointé notamment l'intrication des différents leviers dans la prise en compte de la parentalité. Pour autant, 55% des professionnelles de santé ayant eu un ou des enfants ont ainsi bénéficié d’un aménagement du travail (horaire, poste…), ce qui incite la MNH à consacrer ses Rencontres 2024-2025 à cette thématique, après avoir proposé dans la continuité des travaux menés par le BIC (Bureau d’intelligence collective) en 2023, un site dédié à l'accompagnement de la grossesse des hospitalières qui propose notamment les initiatives soutenues par certains établissements.

Ainsi, Guillaume Bailly rappelait que les internes ne sont pas éligibles aux crèches hospitalières alors que Floriane Rivière soulignait que la fidélisation est cruciale et qu'elle peut passer par le logement, les transports voire la mutualisation des offres de places en crèches avec d'autres professions soumises aux mêmes contraintes (police, gendarmerie par exemple). Mais également des tenues “pro” adaptées à la grossesse, un accompagnement social, et une préparation très en amont du retour de l'agent.

Accompagner la parentalité est un critère majeur de l'attractivité pour bon nombre d'agents.