Rapport annuel de la Miviludes : les dérives inquiétantes dans le domaine de la santé

Publié en novembre 2022

Miviludes Médecine non conventionnelle

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4020 saisines en 2021, soit une augmentation de plus d'un tiers par rapport à 2020. La Miviludes,  Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, vient de publier son rapport annuel 2021 et présente ainsi la cartographie des "gourous 2.0", actifs sur les réseaux sociaux ou dissimulés derrière des associations. 

Terreau fertile, le domaine de la santé représente une part importante des saisines (744 saisines dont près de 70% sont relatives aux pratiques de soins non conventionnelles qualifiées dans le rapport d'enjeu de santé publique) et fait partie du champ d'action de la mission, au titre des atteintes à l'intégrité physique et psychique. Sont ainsi pointées les dérives thérapeutiques, le jeûne et le crudivorisme, ou encore les médecines complémentaires et alternatives. La Miviludes expose ainsi les pratiques comme l'hijama, également appelée ventousothérapie consistant à inciser l'épiderme de façon superficielle en des points précis pour aspirer le mauvais sang ou la médecine anthroposophique qui considère que la maladie découle de la destinée karmique dont il faut prendre conscience sans pour autant rejeter officiellement la médecine dite conventionnelle. Le pôle Santé de la Mission collabore avec les ordres professionnels pour vérifier notamment l'inscription des personnes, et peut procéder à des signalements près le procureur de la République. La Miviludes sensibilise encore les établissements sanitaires et médico-sociaux sur les offres de formation qu'ils peuvent souscrire et indique que l'université de Strasbourg a intégré la médecine anthroposophique à son offre de formation continue.

La Miviludes rappelle également que ces agissements constituent des infractions pénales graves entraînant des condamnations. Ainsi, un naturopathe se prétendant diplômé en médecine moléculaire a écopé de deux ans d'emprisonnement avec sursis pour exercice illégal de la médecine.