IA : une nouvelle étape dans la stratégie nationale

En décembre 2024 (voir notre veille du 19 décembre 2024), la Défenseure des droits appelait à la vigilance dans son rapport consacré aux droits des usagers des services publics face aux algorithmes et aux systèmes d'IA

La stratégie nationale pour l'intelligence artificielle, lancée en 2018, ambitionne de faire de la France une “pionnière de l’innovation en 2030”.

La deuxième phase, qui couvre la période 2022-2025, se déploie autour de trois leviers principaux :

- la formation et la recherche,

- le soutien à une offre à l’état de l’art,

- le rapprochement entre l’offre et la demande en IA.

Du 6 au 11 février 2025, Paris accueille la Semaine pour l’action sur l’intelligence artificielle dont le point culminant sera le Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle les 10 et 11 février.

Le 3e volet de la stratégie de développement de l'intelligence artificielle vient d'être présenté.

Le gouvernement souhaite renforcer l’usage de l’intelligence artificielle dans la fonction publique en proposant un agent conversationnel sécurisé à l’ensemble des 5,7 millions d’agents publics. Ce projet vise à simplifier leur travail sans pour autant les remplacer. L’IA déployée devra être souveraine et fiable, avec une gestion maîtrisée des données. Un appel à manifestation d’intérêt sera bientôt lancé pour identifier les solutions adaptées au secteur public, avec un premier bilan prévu en juin 2025.

L’IA sera intégrée dans tous les ministères afin d’améliorer la qualité et l’efficacité des politiques publiques. Des outils seront mis à disposition des enseignants, magistrats et forces de l’ordre pour faciliter leur travail administratif. L’État souhaite également favoriser l’accès des start-ups aux marchés publics en simplifiant les appels d’offres.

Pour soutenir ce développement, la France prévoit de renforcer ses infrastructures en identifiant 35 sites pouvant accueillir des datacenters, afin de réduire son retard face aux États-Unis. Un investissement supplémentaire de 400 millions d’euros sera consacré à l’IA en 2025, en complément des 2,5 milliards déjà engagés depuis 2018. Cependant, certains élus locaux expriment des réserves, plaidant pour une plus grande liberté dans le choix de leurs outils IA et une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des collectivités.

Le pays mise également sur la formation pour développer une expertise nationale en IA. Le programme "IA Clusters", financé à hauteur de 360 millions d’euros, ambitionne de créer un pôle d’excellence comparable au MIT et de former 100 000 personnes d’ici 2030. D’autres initiatives, comme le "French Tech Visa" et le financement de chaires IA, visent à attirer les talents internationaux et à renforcer l’enseignement supérieur dans ce domaine.

Enfin, un effort sera mené pour sensibiliser la population à l’IA, avec l’objectif de former deux millions de Français d’ici 2027. La création d’INESIA, le premier institut européen d’évaluation et de sécurité de l’IA, reflète l’ambition de la France de bâtir une intelligence artificielle fiable et conforme à ses valeurs. Des initiatives comme les "Cafés IA" et l’implication des Conseillers numériques permettront d’accompagner cette transition et de renforcer la compréhension de l’IA par le grand public.