L'Académie de médecine estime que se passer du diagnostic médical doit rester une exception

Dans son communiqué du 15 février 2024, l'Académie de médecine exprime ses inquiétudes sur la possibilité donnée “à des professionnels de santé paramédicaux de prendre en charge des patients, de prescrire des examens complémentaires et des produits de santé, ou de pratiquer leur art, dans des cas où la prescription par un médecin ne serait plus obligatoire”.

Permise par la loi n°2023-379 du 19 mai 2023 « portant amélioration de l'accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé » dite loi Rist, elle suscite la méfiance de l'Académie qui rappelle que "la prescription médicale n’est pas une formalité de nature administrative" mais résulte bien d'un diagnostic médical établi par un médecin qui possède un important savoir théorique et pratique, au bout de 9 ans d'études au moins. 

Ainsi, l'Académie souligne que “la mise en route de soins à visée curative, en particulier de nature médicamenteuse, sans prescription par un médecin donc sans diagnostic médical préalable, ne peut se concevoir que lorsque les conditions suivantes sont réunies : vérification de l’indisponibilité d’un médecin ; risques minimes d’effets secondaires de la thérapeutique concernée ; et évaluation médicale, après une période déterminée et répétée, de toutes les procédures ainsi engagées” et que cela ne peut se concevoir dans un établissement de santé.

Elle conclut que “l’obligation de prescription préalable par un médecin n’est pas un obstacle à la revalorisation de certaines professions de santé ou à la fluidification du parcours de soin du patient, mais un élément de sécurisation de la pratique de ces professions et de sécurité sanitaire pour le patient”.