Publié en décembre 2024
Cour des comptes Rapport Réforme Etudes de santé
Voir également :La réforme de l’accès aux études de santé, mise en place en 2020, a supprimé la PACES et le numerus clausus pour introduire deux nouvelles voies : le PASS (parcours accès spécifique santé) et le LAS (licence avec option accès santé). Son objectif était de répondre aux besoins de professionnels de santé, d’améliorer la réussite étudiante, de diversifier les profils et de favoriser la progression dans les études. Cependant, la réforme a été marquée par plusieurs difficultés : un manque de préparation des universités, des moyens financiers insuffisants, une mise en œuvre compliquée et une confusion dans l’orientation des étudiants. Les étudiants expriment encore des difficultés face à la complexité du système jugé coûteux, complexe et difficilement lisible, avec une préférence pour le PASS par rapport à la LAS. Le coût de formation des étudiants a augmenté de 45,15 M€, passant de 159,50 M€ en 2018 à 204,66 M€ en 2020, principalement en raison du coût plus élevé des places en LAS par rapport à la PACES.
La Cour des comptes a publié son rapport sur la réforme du premier cycle des études de santé en décembre 2024. Le constat est sévère.
Bien que les taux d’admission aient légèrement augmenté dans certaines filières, la réforme n’a pas permis d’améliorer significativement la réussite ou de diversifier les profils d’étudiants, notamment sur le plan social. Le rapport souligne des disparités importantes entre les filières, avec une augmentation des admis en médecine et odontologie, mais une diminution en pharmacie et maïeutique. Les taux d'accès aux filières MMOP varient considérablement selon les parcours et les disciplines suivies, créant un sentiment d'injustice parmi les étudiants. Les étudiants en LAS, notamment ceux des universités sans UFR (Unité de Formation et de Recherche) en santé, ont des taux d'accès beaucoup plus faibles.
La Cour recommande un retour à une voie unique d'accès aux filières santé et propose également un accès direct en pharmacie et maïeutique pour un contingent d'élèves sélectionnés sur Parcoursup dans certaines universités. Il faut ainsi harmoniser les enseignements et évaluations.
Elle met également en garde contre un retour à l'ancienne PACES.