SAMU, urgences et SI : guide de la HAS et analyse de la Cour des Comptes

Au moment où la HAS propose un guide pour améliorer la qualité et la sécurité des soins au sein des SAMU, la Cour des Comptes dresse un constat plutôt sévère du système d'information SI SAMU.

Le guide de la HAS propose une approche pragmatique que les SAMU pourront s'approprier quel que soit leur stade d'avancement dans la démarche d'amélioration de la qualité et ce, par étapes et en fonction de leurs besoins. Il apporte des outils concrets, et notamment une cartographie des processus ainsi qu'une grille d'autoévaluation de la démarche en place.

Dans son long rapport (206 pages), portant sur "La conduite des grands projets numériques de l'État", la Cour des comptes propose un constat critique, et particulièrement sur SI Samu qui était prévu sur 13 ans pour un coût de 290M€.

Initialement, l'objectif était d'améliorer la prise en charge des patients et de sécuriser le système d'information. Le programme de modernisation envisagé et présenté comprenait à la fois un logiciel de régulation médicale, une téléphonie avancée, des outils de cartographies et de gestion des flux multicanaux.

Dans son analyse du programme, en avril 2016, la DINUM considérait que «l'accumulation des difficultés que pose la conduite de ce programme rend son aboutissement incertain dans les conditions prévues». Il ne s'agissait pas de remettre en cause le bien-fondé du programme mais de l'assortir d'un certain nombre de conditions.

Ce projet a, en effet, été engagé avant l'affirmation de la nouvelle orientation consistant à promouvoir des projets de taille plus modeste et d'architecture plus modulaire.

Le suivi, assuré dans le cadre du tableau de bord de la Dinum, a conduit la direction générale de l'offre de soins et l'Agence des systèmes d'information partagés de santé (Asip Santé) à déclarer le projet en risque majeur au printemps 2018. Le rapport d'audit, rendu en juillet 2019 n'a pas été plus encourageant. 

Dans le cadre de la contradiction, la Dinum a indiqué avoir demandé aux ministères sociaux, par courrier en date du 9 mars 2020, l'arrêt du SI-SAMU et la reconstruction d'un projet maîtrisable. On notera que la période de la crise sanitaire a vu une progression manifeste du nombre de Samu connectés au portail, passant de 27 à 77.