Crise COVID-19 et santé mentale : les retours d'expériences

La crise sanitaire a fortement impacté le secteur de la santé mentale.

Ainsi, une cellule de crise «COVID-Santé mentale» a été mise en place, pilotée par la Direction Générale de l'Offre de Soins (DGOS), en lien avec la Délégation Ministérielle à la Santé Mentale et à la Psychiatrie (DMSMP), et associant les acteursconcernés. La première réunion s'est tenue le 16 mars 2020.

Une enquête "Flash" a été initiée autour de deux volets à renseigner par les sondés : un état des lieux régional décrivant la situation depuis le début du confirnement du 16/03/2020, et la description de dispositifs particuliers mis en oeuvre dans les territoires durant cette période. Des visites virtuelles ont été organisées dans des établissements.

Cette enquête permet d'identifier des tendances communes à l'ensemble des régions répondantes avec des spécificités.

 

Le confinement s'est traduit par une fermeture quasi systématique des structures «hors les murs», avec en priorité les activités groupales (HDJ et CATTP), dans une moindre mesure les CMP.

Pour l'hospitalisation complète, la situation a été réorganisée de façon graduée :

  • recours ou maintien de l'hospitalisation réservé aux situations qui le nécessitaient absolument,

  • création d'unités Covid,

  • autorisations de permissions limitées ou annulées,

  • restrictions partielles ou totale de sortie de l'unité pour les patients en soins sans consentement.

 

Les réorganisations nécessitées par la crise sanitaire ont été parfois globale et orientées sur l'ensemble de l'établissement mais plutôt principalement partielles et axées sur l'ambulatoire.

 

De plus, l'enquête a mis en évidence des coopérations, malgré un démarrage lent, entre les acteurs du territoire, notamment entre secteur public et privé.

 

Évidemment, cela ne masque pas les difficultés rencontrées, en dépit des animations des ARS : absentéisme des personnels, sentiment d'avoir été délaissé, fermeture de services notamment de l'aide sociale à l'enfance (ASE), manque de matériel pour exercer la mobilité dans de bonnes conditions, zones blanches qui rendent le télésoin difficile, voire impossible.

 

L'intérêt de cette enquête est de mettre en évidence les dispositifs mis en oeuvre pour répondre à la crise ; ainsi, la plupart repose sur une mise en œuvre pragmatique, quasi spontanée, tandis qu'une vingtaine de vignettes présentent une description de dispositifs aboutis et conçus en amont de la crise. Par exemple, la création d'équipes mobiles, l'amélioration de la prise en charge des urgences psychiatriques, l'intervention à domicile notamment pour le secteur de pédo-psychiatrie ou une organisation repensée sur la base des profils des patients, plutôt que par leur localisation géographique. Les dispositifs ont également investis le champ technologique, notamment par la mise en oeuvre de plateformes téléphoniques qui peuvent devenir des outils d'évaluation et d'orientation avec une organisation de suivi.

 

Les domaines concernés couvrent largement les organisations structurelles qui pourraient être pérennisées, sauf pour les unités COVID. Cependant, l'enquête souligne que la plupart des dispositifs ne sont pas valorisés financièrement.