Modalités de mise en œuvre d’une sixième année de formation initiale en maïeutique : les propositions de l'IGAS

Après les infirmiers, l'IGAS s'attache à la formation des sages-femmes en proposant les contours d'une 6e année de formation dans son rapport n°2022-146.

La formation initiale de sage-femme est actuellement organisée en deux cycles : le premier, d’une durée de trois ans, permet l’accès au grade de licence (année PASS/L.AS suivie de deux années en école) ; le second, de deux ans, aboutit au diplôme d'État de sage-femme et confère le grade de master. Le secteur libéral absorbe une très large majorité des sages-femmes, la formation en maïeutique doit en conséquence être adaptée à la diversité accrue de leurs missions et des modes d’exercice.

Cette création d’une sixième année, qui ne doit pas se limiter au simple ajout d’une année supplémentaire, mais permettre une refonte complète du cursus, fait l’objet d’un consensus au sein de la profession. Il s’agit d’améliorer les conditions d’études et de vie des étudiantes mais également de mieux adapter le contenu de la formation à l’élargissement des compétences des sages-femmes.

La mission préconise que cette sixième année prenne la forme d’un troisième cycle court, sur le modèle des autres formations médicales en six ans (odontologie et pharmacie), qui sera consacré à la pratique clinique avec un temps de stage au moins égal à six mois, et à la poursuite d’un travail de recherche, concrétisé par la soutenance d’une thèse d’exercice et sanctionné par l’obtention du titre de docteur en sciences maïeutiques. 
Plusieurs conditions de réussite sont identifiées, au premier rang desquelles figurent l’amélioration de l’encadrement des stages et l’intégration universitaire de toutes les écoles.

En effet, l'enseignement est très médical. La mission recommande en conséquence d’alléger les enseignements sur les savoirs médicaux généraux et les pathologies ; de cibler davantage ceux d’obstétrique sur le suivi de la femme en bonne santé (de la conception à l’accouchement, l’entretien postnatal et l’accompagnement des femmes qui le souhaitent à l’allaitement) ; de renforcer les enseignements en gynécologie, tant en orthogénie qu’en prévention (notamment de l’endométriose et des infections sexuellement transmissibles) ; de développer les enseignements de pédiatrie jusqu’à la fin du premier mois de vie ; de former enfin les futures sages-femmes au repérage et au suivi des situations de précarité, de dépression ou encore d’exposition aux violences des femmes les plus vulnérables.

Il faut encore développer et diversifier les terrains de stage et recommande de définir un nombre minimum de semaines de stages à effectuer dans chaque mode d’exercice (maternités de différents niveaux, exercice libéral, exercice territorial, notamment en service de protection maternelle et infantile).

Il est nécessaire d'améliorer les conditions d'études et de fixer la rémunération des étudiants comme celle des étudiants en odontologie et en pharmacie.

Au-delà, la mission recommande la création à court terme d’un statut « d’enseignant-chercheur clinicien en maïeutique », qui pourra évoluer vers la bi-appartenance dès lors qu’un vivier suffisant de sages-femmes docteures d'État aura été constitué.

Sur la temporalité, la décision de créer une sixième année de formation en maïeutique peut être prise rapidement et s’appliquer aux étudiants démarrant leurs études de santé en PASS ou L.AS à la rentrée 2022 ou, de préférence, à la rentrée 2023. Leur entrée en sixième année n’interviendra qu’en 2027 ou 2028, mais les évolutions du cursus concerneront toutes leurs années de formation, à partir de la deuxième année, donc dès la rentrée 2024 ou 2025. La création du statut de MSU pour les sages-femmes libérales et la mise en place du troisième cycle court impliquent des dispositions législatives.

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