Les annonces pour une nouvelle impulsion à notre système de santé

C'était vendredi dernier, au Centre hospitalier Sud-francilien, que le Président de la République a présenté ses vœux au personnel soignant et annoncé les grandes mesures pour donner “une nouvelle impulsion à notre système de santé”.

Une fois posé les constats généraux -la crise est multifactorielle, c'est un problème d'organisation de notre système, un problème d'évolution de notre société, puis plus spécifiques -moins de soignants formés, une organisation du temps de travail qui ne fonctionne pas, une gouvernance qui s'est alourdie et rigidifiée, et établi enfin que cette situation va continuer à se dégrader dans les années qui suivent, place aux pistes.

La coopération entre tous et un changement de financement des établissements de santé, publics et privés

Pour ces établissements et les professionnels de santé dans le libéral, il faut qu'il y ait une part structurante de la rémunération qui repose sur des objectifs de santé publique qu’on négocie à l'échelle d'un territoire. Il faut ensuite une rémunération effective des missions réalisées par chacun et enfin une rémunération à l'activité. 

Également évoqué, le temps de nuit et particulièrement la permanence des soins. Il faut “ouvrir le chantier sur la rémunération du travail de nuit et de la permanence […] avoir un vrai débat sur la pénibilité de ces missions" et que tous les établissements participent "à cette mission fondamentale"  dès lors qu'il est “financé par l'argent public”.  Plus largement, il s'agit aussi  valoriser les médecins libéraux qui assurent la permanence des soins ou prennent de nouveaux patients

L'échelle du territoire est ici la bonne référence et l'idée est également de s'appuyer sur les conseils nationaux de la refondation territoriaux.

La coopération est aussi appelée entre personnels administratifs et soignants, entre soignants paramédicaux et entre la ville et l’hôpital. 

Gagner du temps médical

En accélérant le recrutement des assistants médicaux et en portant leur nombre à 10 000 d'ici fin 2024, et en imitant le dispositif à l'hôpital ; il s'agit ici de basculer “des personnels administratifs, logistiques, techniques, au plus près des services pour permettre aux soignants de se concentrer sur le cœur de leur métier”.

Mais il faut aussi convaincre d'investir ces métiers. Ainsi, sur 100 postes ouverts pour les personnels infirmiers, 55 arriveront sur le terrain. La problématique est donc de rendre attractif cette filière, et particulièrement pour l'hôpital, en repensant la formation et l'exercice de la profession. Mais il faut aussi garder les personnels en place.

Revoir l'organisation du temps de travail 

Les 35h ne fonctionnent pas car “le système ne marche que par des heures supp qui sont allouées de manière complètement hétérogène selon les services”. Si l'on veut dépasser ce système “surcontraint” et sortir des primes Ségur, il faut “repenser l’organisation dans l’hôpital, l’organisation du temps de travail, l’organisation des plans de charge”. Les établissements sont ainsi appelés à engager et finaliser les discussions avec toutes les équipes, l'ensemble des partenaires sociaux pour adapter les plannings et les organisations de travail. “Il faut que le service redevienne l'unité organique et humaine pour pouvoir organiser les choses”. 

  

Le Président évoque encore un tandem administratif et médical à la tête de l'hôpital et s'appuie sur des expérimentations pour lancer l'idée de logements dédiés aux personnels, qui doit s'accompagner d'un réel plan de déplacements ; sur ce dernier point, la compétence est renvoyée aux territoires.

Il avance encore la délégation d'actes tels des renouvellements d'ordonnances par des pharmaciens ou des infirmiers par exemple, pour permettre aux patients de disposer d'un médecin référent, ou à tout le moins, d'une équipe référente. Le développement du service d'accès aux soins (SAS) va permettre de “décharger” l'hôpital et cette garantie d'une réponse immédiate et proportionnée sera justement rémunérée

 

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