Arrêts maladie et report de l'âge de la retraite : quels en sont les effets ?

Le  Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET) s'est intéressé, dans son numéro de Connaissance de l'emploi  (n°187, février 2023) à l'augmentation des absences pour maladie (à partir des données de la base administrative Hygie sur la période 2005-2015).

En effet, la réforme des retraites de 2010 a relevé l’âge minimum de liquidation de la pension, ou âge d’ouverture des droits (AOD) à 62 ans (contre 60 ans auparavant).

Or, ce choix présente des effets sur les fins de carrière, avec notamment une augmentation des arrêts maladie pour les personnes concernées par ce report, c'est-à-dire la génération 1952-1954 “tandis que les générations 1946-1951 servent de groupe de référence”. 

Le constat corrobore l'hypothèse de départ : “les analyses économétriques confirment que la hausse de l’AOD a entraîné une augmentation significative des arrêts maladie après 60 ans”, avec une tendance plus marquée pour les femmes, qui s'absentent plus souvent, mais moins longtemps, que les hommes.

À l'heure des débats sur l'actuelle réforme des retraites, l'impact financier n'est pas anodin. “Une estimation du surcoût global d’absence maladie se situerait aux alentours de 68 millions d’euros (Ben Halima et al., 2022)”. En outre, les arrêts maladie ne sont qu'une partie du constat ; l'invalidité ou le chômage constituent d'autres dispositifs de recours.

Les conclusions sont donc axées sur l’amélioration des conditions de travail ou le renforcement des mesures protectrices pour les salariés aux carrières longues ou aux métiers pénibles.