La Cour des comptes vient de publier un rapport portant sur la délivrance des médicaments à l'unité (La délivrance des médicaments à l’unité : une pratique à développer de manière sélective, 7 novembre 2025).
En France, les médicaments sont majoritairement délivrés en boîtes, contrairement à d’autres pays qui pratiquent la délivrance à l’unité (quantité exacte prescrite). Le conditionnement en boîte facilite la protection, la traçabilité et l’organisation logistique, mais entraîne souvent un gaspillage lorsque les patients n’utilisent pas les doses restantes.
La délivrance à l’unité existe déjà mais reste très marginale en officine, limitée à certains cas : stupéfiants, médicaments en tension d’approvisionnement, et depuis 2022, antibiotiques. En 2024, elle ne représentait que 0,08 % des dépenses de médicaments en ville, notamment en raison de contraintes pratiques (ouverture des boîtes, gestion des reliquats, tarification).
Une forme importante de délivrance à l’unité existe toutefois dans les Ehpad via la préparation automatisée de piluliers par certaines pharmacies, mais cette activité, devenue quasi industrielle, n’est pas encadrée.
La généralisation de la délivrance à l’unité pourrait concerner 52 % des boîtes et 15 % de la dépense en ville (4,5 Md€). Les économies potentielles (environ 450 M€) sont réelles mais pourraient être annulées par les coûts de transformation de la chaîne de production, distribution et dispensation. Les bénéfices non financiers — réduction des déchets, amélioration de la sécurité, moindre impact environnemental et atténuation des pénuries — restent importants.
La Cour recommande donc d’intégrer la délivrance à l’unité dans une stratégie plus large de juste délivrance, en :