Publié en juin 2025
Permanence des soins Infirmière coordonnatrice Infirmier Exercice de la profession Missions Infirmier en pratique avancée
Voir également :La loi n°2025-581 du 27 juin 2025 porte sur la profession d'infirmier et marque une évolution dans son rôle propre et sur prescription en inscrivant au nouvel article L.4311-1 du code de la santé publique qu'il exerce en coordination avec les autres professionnels de santé.
Elle redéfinit en profondeur les missions des infirmiers, leur cadre d’exercice, et leurs compétences, en actant le diagnostic infirmier. Pour la première fois, les missions de l’infirmier sont clairement inscrites dans le Code de la santé publique. Elles ne se limitent plus aux soins techniques : elles englobent désormais des actes de prévention, d’éducation à la santé, de conciliation médicamenteuse, de coordination des parcours de soins, ainsi qu’une participation active à la recherche en sciences infirmières et à la formation professionnelle.
Les infirmiers sont autorisés à prescrire, de manière autonome, certains produits de santé et examens complémentaires. Cette évolution, encadrée par un futur arrêté ministériel, sera fondée sur l’avis d’experts scientifiques, notamment la Haute Autorité de santé et l’Académie nationale de médecine. Elle vise à fluidifier les parcours de soins, notamment dans les zones où l’accès aux médecins est limité.
L'infirmier participe à la mission de service public de permanence des soins.
La loi prévoit également une expérimentation d'une durée de trois ans dans cinq départements, permettant aux patients d’accéder directement à un infirmier, sans prescription préalable d’un médecin. Les actes seront pris en charge par l’assurance maladie, et le médecin traitant sera informé via le dossier médical partagé. Cette mesure, fortement attendue, pourrait constituer une étape décisive vers une autonomie accrue de la profession et une amélioration de l’accès aux soins dans les territoires sous-dotés.
Le texte apporte également des évolutions significatives pour les infirmiers en pratique avancée (IPA). Leurs domaines d’intervention sont élargis à de nouveaux champs, tels que la protection maternelle et infantile (PMI), la santé scolaire, l’aide sociale à l’enfance ou encore les établissements d’accueil du jeune enfant. Par ailleurs, les infirmiers titulaires d’une spécialisation (anesthésie, bloc opératoire, puériculture titulaires d'un diplôme figurant sur une liste arrêtée par le ministre chargé de la santé) auront désormais la possibilité d’accéder à la pratique avancée tout en conservant leur spécialité d’origine. Cette double compétence est pensée comme un levier pour améliorer la qualité des soins dans les structures où ils exercent.
La loi prévoit en outre la création de statuts spécifiques pour les infirmiers exerçant en collaboration avec le médecin coordonnateur et en lien avec l'encadrement administratif et soignant de l'établissement et les infirmiers exerçant dans les milieux scolaires et universitaires. Cela permet de mieux reconnaître leurs missions particulières, souvent complexes, et d’ouvrir la voie à une meilleure attractivité de ces postes.
Concernant la reprise d’activité, une procédure est instaurée pour les professionnels ayant interrompu leur exercice pendant plus de six ans. Un dispositif d’évaluation, accompagné si nécessaire d’une formation ou d’un accompagnement, permettra de sécuriser le retour dans la profession tout en garantissant le niveau de compétence requis.
Enfin, cette loi ouvre la négociation salariale, prenant en compte l’élargissement des compétences, la pénibilité du métier et les nouveaux lieux d’exercice. Cette dernière disposition répond à une forte attente des professionnels, qui dénoncent depuis des années un décalage entre la charge de travail et la reconnaissance financière.